Répertoire (4e secondaire)
Ophélie
Auteur : Gingras, Charlotte
Éditeur : Montréal : La courte échelle, 2008
Description : 260 p.
Nombre d’exemplaires : 33 + 4 exemplaires en version numérique
Résumé
Ophélie est une étudiante de quatrième secondaire plutôt marginale, qui voit sa vie bouleversée par le cahier vierge dont lui fait cadeau Jeanne D’Amour, une écrivaine qui désirait ainsi la remercier d’avoir participé activement à une conférence qu’elle donnait en classe. Depuis, Ophélie écrit à Jeanne via ce carnet qui recueille ses souvenirs et ses états d’âme: sa souffrance de n’avoir jamais connu son père et de se sentir invisible aux yeux des autres, ses rêves de paix et de tranquillité, sa peur de ne jamais trouver l’amour, son dégoût pour le sexe (étroitement lié à une agression sexuelle dont elle a été victime de nombreuses années auparavant), sa colère contre sa mère et, surtout, son désir de posséder un espace où elle pourrait s’évader et dessiner « en grand » sur des murs. C’est d’ailleurs ce sentiment qui l’amène à attendre la tombée de la nuit avec impatience, puisqu’elle peut alors sillonner librement les rues en laissant des graffitis au pastel sur son passage. Dans le cadre de l’une de ses escapades nocturnes, Ophélie découvre un bâtiment abandonné dans un terrain vague qu’elle transforme rapidement en atelier. Or, un matin, elle réalise que son refuge est également celui d’un « nerd » de l’école. Une fois passée la colère de sentir leur intimité brimée, ces deux êtres écorchés par la vie s’apprivoiseront et se découvriront de nombreux points communs jusqu’à ce que l’amour éclate comme un feu d’artifice… — Un roman tout en contrastes, porté par une écriture d’une fluidité et d’une justesse poignantes, qui donne vie à une jeune fille attachante et plus vraie que nature avec laquelle on traverse toutes les gammes d’émotions. Avec une parfaite maîtrise, l’auteure explore les affres et incertitudes de l’adolescence, dénonçant au passage les horreurs qui dévisagent la Terre (la guerre, l’exploitation des enfants, la pollution, la déforestation, etc.). Les collages, esquisses et aquarelles de Sylvestre traduisent à merveille la psychologie de ce personnage pour qui l’écriture et le dessin deviennent un véritable exutoire. Exutoire qui la libère du poids qui pèse sur ses épaules et l’amène à démolir le mur de froideur derrière lequel elle s’était réfugiée pour pouvoir enfin connaître l’amour physique, qui est célébré avec grâce et sensualité. Un ouvrage dont la mise en page évoque le « scrapbooking » et duquel se dégage une indéniable force poétique. [SDM]